• Nous étions arrivés aux portes du palais il faisait nuit noire. Nous nous étions perdu en chemin. Le palais était bien visible au loin mais nous continuons à tourner autour sans l'atteindre et une fois au pied des hautes murailles nous ne pouvions pas l'identifier clairement, tellement les murs se perdaient dans les nuages, et les lettres magiques qui auraient pu nous aider à lever nos incertitudes étaient invisible de si loin. Sur la porte de verre elles apparaissaient pourtant, et nous eûmes à cet instant la première certitude qu'un humain, qu'une conscience malfaisante jouait ici son petit jeu avec nous. La porte était verrouillée, un bouton secret devait être poussé et nous l'avions facilement trouvé. Avec un bruit de serpent de mer au moment du plongeon dans les eaux fumantes, et le passage s'ouvrit. Un être humain était visible dans le halo de lumière au fond du couloir d'où partait aussi l'escalier. Les pommes présentées sur un plat d'apparat dans l'entrée, jaunes et rouges, nous tentaient, mais connaissant un vieux conte à moitié oublié, nous les évitions. Etait-ce un passage obligatoire pour atteindre le but ultime ? Fallait-il prendre le risque ? La pensée fut passagère. Nous avancions. Elle nous attendait, un sourire, une grimace, un ricanement? Aujourd'hui nous ne sommes pas sûrs. Cette nuit-là nous faisions de notre mieux pour ne pas laisser les angoisses nous envahir. Naïf et inexpérimenté, nous avancions dans le couloir noyé dans l'ombre, le plateau de pommes à notre gauche, l'escalier montant à notre droite, la tâche d'espoir humain ainsi que la machine à café, monstre dormant jusqu'au petit déjeuner, trônant sur son pedestacle à côté de la sorcière. Elle leva vers nous son visage faux et usé par maintes génération de lutin. La feuille qu'il fallait déposer à ses pieds, le fruit brillant de nos peines, nos nom, adresse, nationalité. Laquelle présenter ? Que lui dire ? Fallait-il déballer toute sa vie ? Ouvrir nos tablier et lui offrir nos coeur, les fruits roulant méli-mélo sur son bureau, sur elle, sur ses maigres jambes, dissimulées sous sa longue robe noire ou rouge, ou fallait-il voler les pommes, signer la feuille arrachée à ses griffes acérées, la clé du Graal et s'enfuir sur les proches marches en espérant avoir pris la bonne direction et devancé ses malfaisantes intentions ? Ses incantations mensongère, stupides ou ignorantes, sa méchanceté grimaçante, ou sa profonde bêtise de sorcière qui avait fini par la rendre malheureuse et insatisfaite. Se rappelait-elle du jour d'été brillant d'une jeunesse à jamais perdue, du passage de la fée blanche qu'elle avait chassée d'un sort maléfique récemment appris, alors que ce jour aurait pu être sa décision de devenir un être humain heureux, un choix désespéré et malheureux, à jamais perdu, toujours regretté, mais toujours répété, puisque la fée était revenue la voir mais la sorcière dans sa puissance, dans le tumulte des sorts qu'elle jetait, ne voyait plus qu'un éclair de bonheur
Très bien
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