Hosteria Las Amapolas

L’« hosteria » est en plein centre ville sur une avenue très passante. L’arrivée n’est pas enthousiasmante avec un trottoir totalement défoncé et un jardinet desséché qui réclame un arrosage à grands cris. L’accueil d’Anibal est pour le moins pète-sec. Le rappel des normes de sécurité est long et fait naître une certaine inquiétude. Elles ne s’appliquent pas à l’intérieur où les clés des chambres sont anciennes à souhait. J’ai découvert par hasard que ma clé ouvrait sans difficulté la chambre à côté !!! L’intérieur est vétuste, ce qui peut être un atout s’il est bien entretenu. Ce n’est pas le cas. Par exemple le « linoléum » du sol est fatigué et montre ses entrailles par endroits. Le comble sont les salles de douche ! Dans celle de notre chambre le robinet d’eau froide du lavabo laisse passer un filet rachitique tandis que celui d’eaux chaude se répand allègrement, ce qui rend le réglage d’une température mitigée impossible. Le comble est la douche et, en particulier, le bac dont la propreté des joints est pour le moins douteuse. Mais la robinetterie surpasse allègrement celle du lavabo. Le premier jour impossible de régler la température; l’eau sort par les deux robinets chaude. Je me lave avec une serviette en guise de gant de toilette ! Je signale ce « léger disfonctionnement » à Aníbal au petit déjeuner du lendemain. Il me dit que son compagnon fera le nécessaire. En rentrant de promenade il m’apprend qu’il « faut laisser couler l’eau chaude par le robinet d’eau froide jusqu’à ce qu’elle sorte froide (sic)». L’inverse ne m’aurait pas étonné mais ce nouveau principe de thermodynamique me paraît tellement nouveau et génial que je me précipite dans la salle d’eau pour le vérifier. Hélas ! l’eau ne sorte du robinet d’eau froide ni chaude, comme attendu d’après les dires d’Anibal, ni froide. Je retourne exposer ce nouveau problème et on me répond qu’il s’agit d’une bulle d’air et qu’il serait trop long de le réparer. Il me prend véritablement pour un imbécile ! Je prends finalement une douche dans une chambre inoccupée où la pomme de douche, non réglable, crache ses jets vers le fond plutôt que verticalement. En résumé : passez votre chemin et oubliez « Las Amapolas » qui sont bien fanées et n’ont plus de pétales !